La confiance en soi est un sujet épineux. Rares sont ceux qui pensent en avoir suffisamment !

L’assurance semble être innée : on l’a ou on ne l’a pas. On peut également penser qu’elle dépend uniquement de notre éducation. Vous savez quoi ? Je pense que c’est un mélange de multiples influences, mais je pense aussi que ça n’a aucune importance de chercher à tout prix à déterminer le pourquoi.

Si vous lisez cet article, ce n’est pas pour vous appesantir, trouver un coupable ou un pourquoi mais pour comprendre comment agir concrètement.

Voici une piste sérieuse proposée par le yoga : et si la confiance en soi venait avant tout de notre capacité à trouver le juste point d’équilibre entre soi et le monde ?

Prendre de la distance par rapport à soi-même

Le yoga n’est pas une recherche de performance mais de connaissance.

Connaissance intuitive, liée aux sens et liée à soi. Une connaissance de l’instant qui ne s’explique pas mais qui se ressent.

Une compréhension, une justesse, c’est cela le but de la recherche.

Affiner sa perception

L’un des premiers effets de la pratique est la capacité à mieux ressentir le corps, le souffle, et une plus grande acuité dans la pensée. C’est cela que j’appelle « sensibilité ».

Cette sensibilité permet de prendre du recul. Au lieu de subir chaque stimulus qui se présente à nous, nous sommes en mesure de ressentir, puis d’avoir quelques millièmes de seconde de silence intérieur avant de prendre une décision sur la manière d'y réagir. Tout cela se fait inconsciemment bien entendu, mais cette différence dans le temps de réaction est primordiale.

C’est peut-être ce qui différencie le plus un yogi d’un non yogi dans la vie quotidienne : bien plus que la souplesse ou la capacité respiratoire, comme on le croit souvent !

Prendre du recul pour pouvoir faire des choix

Des études ont d’ailleurs été faites sur les effets du pranayama au niveau mental, et l’un des effets les plus souvent rapportés est justement cette capacité des pratiquants à prendre un recul par rapport aux stimuli et aux pensées.

Etre capable de prendre du recul par rapport aux pensées, c’est un vrai super pouvoir dont la portée est négligée. En faisant cela vous êtes décideur. Vous pouvez choisir de vous positionner par rapport à un événement.

Ne pas avoir confiance en soi c’est bien souvent se sentir victime des événements. Celui qui est capable de prendre cette hauteur, cette distance, il n’est pas victime : il a le pouvoir de faire un choix.

Avoir confiance en soi passe par l’acceptation de ce qui est

Ça ne veut pas dire qu’il aura tous les choix possibles ! Les circonstances s’imposent souvent à nous. On ne choisit pas de perdre son emploi, de se faire quitter par son conjoint ou de perdre un être cher.

La force n’est pas dans la capacité à repousser ces événements qui font malheureusement partie de la vie. La force d’un être humain, c’est sa manière de réagir à cela.

Nous voulons tous être heureux. Nous entendons par là que les épreuves de la vie nous épargnent.

Gagnons du temps, comprenons dès maintenant que la seule solution pour être heureux c’est de souhaiter être capable de tout accepter et d’avoir la meilleure réaction possible.

Cela semble impossible, le chemin est long, nous sommes tous plus ou moins en route vers cela.

Le voyage ne commence vraiment que lorsque l’on prend conscience que l’on a pas vraiment le choix.

Le piège de l’insatisfaction permanente

Rapport au temps et confiance en soi

L’être humain est un perpétuel insatisfait, je pense qu’il n’y a pas besoin de développer davantage !

Nous sommes souvent en train de ruminer le passé ou de craindre ou idéaliser l’avenir. Cette fuite est logique, surtout lorsque le présent ne semble pas assez savoureux, exaltant, intéressant. Comment rester ici et maintenant quand nos pensées fusent vers l’avant et l’après ?

La première chose à faire est d’en prendre conscience. Cette simple reconnaissance donne la sensation de lâcher un poids. Et en faisant cela, nous revenons dans l’instant, nous sommes focalisés sur l’observation de nos propres pensées.

Ensuite, le but n’est pas d’oublier son passé et de ne rien planifier !

Simplement, on deviendra le maître du mental et non son esclave.

C’est nous qui décidons si nos pensées se tournent vers le passé pour aller y chercher une émotion ou une information. Nous nous penchons vers le futur lorsque c’est nécessaire, mais nous sommes capables ne nous arrêter lorsque cela devient délétère.

Et nous sommes capables d’intensifier à volonté notre acuité, notre présence à ce que nous sommes en train de vivre.

Tout cela est possible sans effort particulier, avec la simple volonté d’avoir cette attention constamment.

En yoga, c’est l’un des grands effets de la pratique.

La conscience de tout ce qui nous traverse s’améliore au fil du temps.

Plus nous nous concentrons sur le corps et les sensations, sur le souffle, sur le fonctionnement du mental, plus nous développons notre sensibilité.

Cette finesse dans l’observation de soi qui se fait lors des pratiques peut ensuite être « exportée » vers la vie quotidienne.

Choisir les pensées que nous laissons s’épanouir

Chaque jour, des dizaines de milliers de pensées nous traversent.

En réalité, ce n’est pas tout à faite vrai. Si vous dédiez une journée complète à l’observation des pensées, vous notez que ce sont souvent les mêmes qui reviennent.

Le cerveau est le principal consommateur d’énergie dans notre corps, nous nous épuisons donc à ressasser. On a l’impression de tourner en boucle. Certaines de ses pensées sont agréables, mais l’exaltation qu’elles génèrent peut finir par nous agiter. Certaines sont franchement désagréables, et là nous nous laissons facilement entraîner dans la spirale du stress, de la dévalorisation de soi, de l’anxiété.

La recherche du juste équilibre est importante et difficile quand il s’agit de choisir les pensées.

Ne s’autoriser aucune pensée joyeuse, ce serait affreux ! Rejeter toute els pensées que nous jugeons négatives, c’est le plus sûr moyen d’être en fuite permanent et de nier ses problèmes. Mais choisir un peu plus les ambiances que l'on laisse s'installer en soi, c'est un premier (grand) pas pour mettre en place un terreau fertile à l'éclosion de la confiance en soi.

Comment faire pour reprendre notre place ?

La première étape est d’observer, puis de différer la réaction. On voit une pensée se présenter. La plupart des gens se laissent emporter par une pensée, comme par un courant contre lequel on ne pourrait pas lutter.

Nous ne luttons pas, mais nous pouvons choisir de ne pas rentrer dans la zone où le courant risque de nous entraîner.

On peut ensuite choisir consciemment notre réponse : se laisser entraîner dans la pensée pour la savourer consciemment, gérer le problème si la pensée concerne un point négatif, laisser la pensée repartir sans l’alimenter si elle ne nécessite aucune action de notre part, etc.

En faisant ce simple exercice, on prend rapidement l’habitude de se distancier des pensées. Elles ne nous « prennent » pas, ce sont de simples sollicitations auxquelles on peut choisir de répondre ou pas.

Orgueil et confiance en soi

On assimile parfois confiance en soi et égo, orgueil.

L’égo mal placé ou l’orgueil c’est s’affirmer sans écoute, c’est aussi ne pas avoir une vision de soi qui est juste. La confiance en soi est bien différente !

Celui qui a confiance en soi se connaît assez pour connaître ses forces et ses faiblesses. Il se définit non pas par un succès permanent mais par une capacité à se relever lorsqu’il fait face à un échec et par une capacité à accepter ses limites puis à rebondir en tirant des leçons de chaque expérience.

Confiance en soi va donc de paire avec une bonne capacité à se remettre en question !

Un drôle d’équilibre à trouver entre stabilité et capacité à évoluer.

Se positionner par rapport au monde

La confiance en soi est une évaluation de soi-même. Ce n’est pas une comparaison avec le reste du monde !

Il n’y a pas à rendre de comptes à qui que ce soit. C’est notre cohérence interne avec nos valeurs, nos convictions qui forge notre assurance.

Plus nous sommes en accord avec nous-même, plus cette confiance peut se développer. Cela suppose donc dans un premier temps de définir quelles sont nos grandes valeurs, autrement dit quel est notre dharma, ce qui est primordial pour nous.

Ensuite, garder ces valeurs à l’esprit et les appliquer du mieux possible en toute situation.

Lorsque nous sommes capables de cela (et aussi de reconnaître que ce n’est pas toujours possible, on recherche le meilleur compromis possible, pas la perfection !), nous nous aimons et nous nous valorisons davantage. Notre estime de nous-même ne dépend plus (ou moins) de ce que les autres pensent de nous ou de nos performances par rapport à d’autres.

Nous nous plaisons parce que nous incarnons les valeurs qui comptent le plus à nos yeux.

Conclusion

La confiance en soi a beaucoup avoir avec la certitude de trouver en soi les ressources nécessaires pour évoluer harmonieusement dans son environnement. Cet extérieur est pris en compte mais il n’est pas tout ; il y a une véritable stabilité intérieure qui nous guide profondément dans nos choix, nos décisions, nos actions.

Une personne qui a confiance en soi ne se laisse pas happer par le monde extérieure. Si vous regardez bien, la confiance en soi, c’est avant tout être centré. Ce n'est pas pour rien si dans la pratique du yoga on cherche beaucoup à s'intérioriser, à rentrer profondément en soi avant d'être capable d'aller dans le monde extérieur une fois cette stabilité développée.

Avoir confiance en soi, c’est aussi se connaître suffisamment pour savoir quels sont nos souhaits, nos buts, nos aspirations profondes et nos limites. Et on est en mesure d’allier tout cela avec les contraintes externes.

Ce n’est pas s’imposer de façon systématique, c’est rechercher constamment le point de rencontre entre soi et le monde afin que notre place soit la plus juste possible à chaque instant.

Que cet article vous ait plu ou pas, je serai ravie d'échanger avec vous sur le sujet ! N'hésitez pas à laisser un commentaire pour me faire part de ce qui est essentiel pour vous si l'on souhaite développer la confiance en soi.