Derrière ce titre volontairement provocateur se cache une question bien sérieuse ! À quoi sert fondamentalement le hatha yoga, quels sont les objectifs à atteindre ? Retour sur les principes fondateurs du hatha yoga et plus spécifiquement au sein de la lignée des natha.

À quelle sauce le yogi sera-t-il mangé ?

Il ne s'agit bien évidemment pas de préférences culinaires dans cet article, mais d'avancement sur la voie du yoga. Ces termes de cru et cuit s'expliquent à la lumière d'un texte traditionnel, le Yoga Bija. Le corps cru est celui qui n'a pas été préparé à suivre une voie spirituelle par la pratique préalable du hatha yoga, à l'inverse du corps cuit. Cette image vient des pots d'argile : l'argile crue se dissout dans l'eau tandis qu'un pot en argile cuite permet de la conserver. Plusieurs autres textes reprennent cette comparaison : plus un yogi est prêt, plus il est cuit.

Comment faire cuire un yogi ?

Plusieurs outils sont à la disposition des apprentis cuisiniers : les asanas sont certes indispensables, mais accompagnés de bandhas et de pranayama. La cuisson se fait grâce au feu interne, ranimé par les pratiques yoguiques, et permet au corps de ne pas souffrir. On en revient donc à un objectif très modeste : prendre soin du corps physique avant d'envisager des pratiques plus avancées. Le yoga tel qu'il est enseigné aujourd'hui dans la plupart des écoles amorce le processus de cuisson, ce qui est une bonne chose. Le problème, c'est de s'arrêter en si bon chemin...

À quoi sert le yoga ?

Fondamentalement, c'est un truc de rebelles : le yogi cherche à s'extraire de la masse, il veut s'échapper du troupeau pour atteindre la "libération", moksha. Ce qui le motive ? La promesse d'un état sans souffrance, la capacité à apprivoiser la mort (ne plus en avoir peur), la compréhension que le monde n'est pas uniquement ce que nous voyons et percevons grâce à notre corps physique. Entre la recherche de santé et celle de ce but ultime, chacun chemine et cherche son propre Graal. Beaucoup s'arrêteront en chemin, déjà satisfaits des résultats obtenus, ne voyant pas la nécessité d'aller plus loin.

Bibliographie :

La centurie de Goraksa, de Tara Michaël